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BONJOUR AUX AMIS DE DJIBOUTI OU J’AI VECU 10 ANS … oui MAIS EN MER

et aussi aux plongeurs, pêcheurs & baroudeurs, aux foux de 4 x 4 et aux foux de moto tout terrain.

A l’aide de mes photos, je vous ferai vivre, à ma façon, le Territoire de Djibouti, l’Archipel des SEPT FRERES est situé dans le Détroit du Bab El Mandeb, à la sortie de la Mer Rouge et à l’entrée du Golfe d’Aden.

Nous irons aussi découvrir l’extraordinaire beauté sauvage du Ghoubet el Kharab, l’Ile du Diable, ses paysages de lave, ses rhyolites, ses plages de sable où vivent, en grand nombre, des requins- baleines que l’on peut approcher sans effroi. Bien sûr, l’originale excursion en 4 x 4 au Lac Assal, situé à – 155 mètres sous le niveau de la mer, se fera, avant la marche à pied sur la « faille » séparant l’Afrique du Moyen-Orient. Nous irons, aussi, au grandiose Lac Abbe et ses cheminées pointant vers le ciel. Mais aussi, des photos vous montreront Obock (premier port français) avant la guerre à Djibouti.

Huit ans (1988 à 1997 ) sur le Catamaran Mamaco. Le Capitaine était Coco Castaing (ex- sergent chef mécanicien de l’Armée de l’Air)

Notre unité était spécialisée dans la plongée sous-marine aux Sept Frères (163 miles nautiques de Djibouti) « La Porte des Lamentations » entre le Territoire de Djibouti, le sud du Yémen et l’Erythrée  » haut lieu au monde de la plongée « , mais si dur à vivre.

Un chauffeur de taxi djiboutien me dit un jour  » même le diable n’y vivrait pas !  » Mais aussi, nous plongions et pêchions dans le Ghoubet El Kharab et le Golf de Tadjourah ou bien à la frontière somalienne.

Deux ans aussi sur le Catamaran  » Fou de Bassan  » (Freydis – plan Erik Lerouge) bête de course pour la voile – barré par le skipper professionnel BPPV-BE (Philippe) Sur ces deux catamarans, nous avons travaillé avec l’Agence Blue Lagoon Voyages Plongées, les équipages d’Air France, les coopérants et les militaires en poste à Djibouti, le Consulat de France et des plongeurs de l’Ambassade américaine à poste. Nous avons eu, énormément, de merveilleuses rencontres tant sur le plan humain que sous-marines ; des rencontres à terre, des rencontres en mer. Je n’oublie pas les navires que nous avons côtoyés et avec qui nous étions amis : – l’unité de plongée le Frederic (Capitaine Jean-Louis Henry) – Jacques Doublier sur le voilier le Dalmar basé à Djibouti – le Breiz Izl a travaillé à Djibouti et au Soudan – bateau de Plongée. Aux dernières nouvelles, Breiz Izel racheté a coulé à Obock. Franck, le capitaine est sur son nouveau bateau le « Baron Noir » à Port Soudan – la Caïque grecque (Jacques Texier et Nicole) – le caïque a coulé en mer près de Port Soudan.. – la goélette belge (Daniel Luypaert et son épouse) et frère de Nicole – a brûlé.

En mai 1995, lors de ma remontée en Mer Rouge sur la Goélette de 22 m La Cyprea Capitaine propriétaire Jean-Louis Henry ex Capitaine du Frédéric, j’ai parlé à Daniel par VHF, en mer soudanaise, alors qu’il possédait une nouvelle unité de plongée descendant à Djibouti et nous sommes rendus compte que nous nous connaissions bien – trois amis en petit monocoque qui avaient échoué sur un écueil au large du Soudan (sauvé après trois jours par la Marine française) ; le capitaine écrivait son deuxième livre sur « les mouillages forains en Mer Rouge »… Nous les avons recueillis quelques jours sur le Mamaco puisqu’ils avaient tout perdu… mais ils ont eu la chance de rencontrer un… OVNI – je peux développer cette étrange histoire car j’ai obtenu une confirmation du fait, plusieurs années après, dans le désert djiboutien… – un monocoque venu du Bassin d’Arcachon (Arès) avec Jojo Masson et Martine ; j’ai rencontré des amis intimes à Jojo plusieurs années après aux Antilles lors d’une croisière (la famille Prince) – La Flibuste – Capitaine Gérard – bateau de plongée – Emo Palandri et ses navettes vers les Iles Musha et Mascali – les amis à terre Alain, Catherine Verdoux (et Sophie leur fille) sur qui nous pouvions toujours compter en toutes circonstances qui ont bien connu le catamaran Mamaco et Fou de Bassan – Ils sont rentrés en Languedoc. – Dan Pastorino plongeur pro (Conseiller auprès du Ministre des Sports de l’époque et Annie-Claude, son épouse qui ont bien connu le Mamaco et Fou de Bassan – les amis de la Paierie de France à Djibouti, de l’Ambassade de France et du Consulat .

Je n’oublie pas non plus les gars de la Marine du Jules Vernes “ bateau-atelier “ de la Marine Française de l’Océan Indien – (chaudronniers et menuisiers), de La Marne, du Rhône, le dragueur de mines Carigliano (Gérard Bristen) qui a détecté le plus de bombes marines flottantes lors de la guerre du Golfe – un Commandant du Clemenceau (qui a pêché un superbe espadion-voilier), – les jeunes pilotes de chasse et un « chien jaune » de Porte-avion le Clemenceau (qui ont eu, à leur première plongée, la peur de leur vie avec la présence de requins !! J’en ris encore ! L’Escorteur le Suffren, etc. Tous, nous ont merveilleusement reçus à bord pour déjeuners et visites et ( sous-marin de passage), l’Ouragan dans lequel Coco et moi avons tracté, en zodiac et à l’aide d’un bout, le magnifique bateau-musée (de Jean Castel) qui s’était échoué sur les Bancs de la côte somalienne… afin de le mettre sur un berre et l’Ouragan

l’a rapatrié en France. C’est le navire Frédéric qui s’est porté à son secours à 01.00h a.m et l’a remis à flots, après trois jours d’efforts physiques et de conflits administratifs avec l’Armée somalienne. La Lyre (plongeurs de combat de la MF) qui nous ont dépanné aux 7 Frères car un de nos compresseurs était en panne ; ils ont gonflé régulièrement nos bouteilles et nous ont invités à bord. Nous avons eu aussi le plaisir d’accueillir sur le Mamaco les plongeurs photographes Gérard Soury pour le Magazine Océans (qui doit se souvenir de l’année « mantas ») -Lionel Pozzoli – photographe sous-marin réputé. Francis Le Guen et sa femme Véronique sont également venus. Ils ont, chacun écrit des articles sur Djibouti et le Mamaco (magazine le Monde de la Mer, à l’époque) – David Doubilet (photographe de National Geographic) rencontré aux Sept Frères sur un yacht.

J’ai publié, moi-même, un petit article dans le magazine « Apnéa  » en 1990 concernant une réunion exceptionnelle de requins-baleines à Djibouti (plus de 21 rien qu’en surface) ce qui nous a obligé à stopper les moteurs afin de ne pas les blesser mais surtout de les chevaucher et les caresser. Je me souviens que nous avions des  » légionnaires  » à bord et qu’ils refusaient de descendre du bord pour se mettre à l’eau !!

Toutes les personnes ayant partagé nos grandes aventures de mer se reconnaîtront…

Il ne faut pas oublier que le Territoire de Djibouti est grand comme un département français d’environ 23.000 km2 mais que c’est un pays vraiment MAGNIFIQUE et UNIQUE

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Hobby que vous pouvez retrouver sur mon blog    http://ricreations.wordpress.com

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Il y a vingt ans maintenant !  A la frontière éthiopienne, nous rencontrons des Afars près de cette maison en pisé. On nous demande si nous voulons des « armes »… et on nous fait visiter le »musée ». Elle regorge d’armes de toutes sortes : fusils gras très anciens, kalachnikov et bien d’autres dont je ne connais pas le nom. Étrange  rencontre mais ce qui m’intéressait, moi, c’était cette gazelle de Grant récupérer par ce petit garçon et que généralement on ne peut approcher !

DES ILES TRES SAUVAGES

collage

D’après la légende : ils étaient 7 frères, Tolka, Saba, Kakka Dâbali, Rounda Dabali et les autres – des brigands dont le boutre regorgeait de butin. Un jour, Une dispute éclata, et le trésor fut partagé en Sept. Chacun s’éloigna alors vers la côte sur une yole. Mais le kashmin s’étant levé, les pirates firent naufrage… Ainsi naquit l’archipel des 7 Frères, îlots saupoudrés dans le détroit de Bab El Mandeb, où la Mer Rouge n’en finit plus de saigner dans l’Océan Indien.
Iles situées dans le Golfe d’Aden, à la sortie de la Mer Rouge dans le détroit du Bab El Manded (la Porte des Lamentations) Elles sont en plein courant et en plein vent.
(1)   – ILE DE L’EST – non accueillante mais le meilleur mouillage aux 7 Frères – un aquarium dans 5 à 10 m d’eau

Ile de l'Est Mamaco Gonflage bouteilles Clic pour agrandir


(2)ILE DU SUDla plongée la plus profonde à 50 mètres (sud de l’ile)  loches géantes, des requins et des milliers de carangues en mai et septembre

Ile du Sud 7  Récupération plongeurs clic pour agrandir


(3)ILE GRANDE – dans l’eau turquoise, plongée de toute beauté au « Jardin japonais » On peut être  » taquiné  » par des requins « pointes blanches »
Jardin japonais Ile Grande
(4)   – ILE TOLKA et son « Arche sous-marine » en plein courant (minimum 6 noeuds) – plongée à l’étale de marée uniquement que j’ai redécouverte avec un vieux plongeur lyonnais après plusieurs années de recherche. Un petit aquarium hors courant pour les non-plongeurs bouteille.

Ile Tolka des Sept Frères clic pour agrandir

(5)   – ILE BOEINGPointe aux requins

Mamaco mouillage au Boeing clic pour agrandir

(6)   – ILE ROUGEun  » jardin chinois « où abondent des coraux mous des requins dormeurs, des mérous de plus d’un mètre, des barracudas géants … dans 4 m d’eau. En période de grand calme (3 jours par an -mai/juin ) on peut parvenir à faire le tour des îles en apnée.

Fou de Bassan  Ile Ronde Philippe et Tafari clic pour agrandir

(7) – ILOT MOULOULE – non loin de Ras Syan, plongées extraordinaires de surprises et rien ne manque.


L’EPAVE DES 7 FRERES (-19 m/35 m) magnifique mais en plein courant que nous avions retrouvé avec Lionel Pozzoli (photographe sous-marin) après plusieurs années de recherche

Double roue Epave de Ras Syan clic pour agrandir

– Vent dominant OCTOBRE en AVRIL : EST, SUD-EST (frais)
– Vent dominant MAI en SEPTEMBRE : OUEST, NORD-OUEST (très chaud)
A cette période de l’année, le KHAMSIM (vent très chaud et violent) souffle ce qui fait que, même en pleine nuit, le mouillage du bateau doit être déplacé de l’autre côté de l’île.
Des pointes de vent pouvant aller jusqu’à 50 noeuds. Lors d’un vent de sable épais et rouge jusqu’à 70 noeuds.
Je ne tiens plus, j’y retourne…           

De magnifiques timbres-poste sont en vente à la Poste centrale de Djibouti

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Anecdote : Puisque le traité de fin de guerre fut signé en 1994, l’armée djiboutienne (le catamaran Mamaco battait pavillon djiboutien) nous permit de faire un charter pêche dans le Ghoubet pendant trois jours. Le but étant d’emmener pendant ce week-end prolongé trois hommes appartenant à l’Ambassade de France, au Consulat de France et à la Paierie de France. Nous étions donc cinq à bord. Le premier jour, nous arrivâmes au fond du Ghoubel El Karab en fin de matinée. Alors que nous longions la face ouest de l’Ile du Diable, une canne à pêche se courbât et le cri strident du fil de pêche se fit entendre. Nous venions de prendre un espadon-voilier de 3 mètres. Nous décidions de jet l’ancre sur la petite plage de l’Ile du Diable par grand fond c’est-à-dire que je larguais 80 mètres de chaîne de 12 soit environ 350 kgs pour passer la nuit. Le grand poisson fut hisser à bord à l’aide d’une drisse à l’avant du bateau car les pêcheurs voulaient faire des photos. Nous, l’équipage, étions retourné à l’intérieur du catamaran afin d’y préparer le repas quand soudain, nous avons entendu deux claquements et des oiseaux s’envolèrent ! Figés, nous nous sommes regardés sans comprendre. Puis ensuite, nous avons entendu des tirs réguliers venant de la côte (vers la route) et le  pop (bruit) des balles qui tombent dans l’eau sans toucher. Les hommes à l’avant du bateau se sont couchés et la caméra de l’un d’entre eux est tombé sur le pont mais à tout enregistré. Un homme parvint à revenir à plat-ventre vers l’arrière du bateau et à rentrer tandis que les deux hommes à l’avant ne pouvaient bouger ou parler sans recevoir une volée de balles touchant l’eau. Pendant, les dix premières minutes, mon compagnon Coco Castaing lança des SOS ou MAYDAY par VHF marine (radio marine) à Djibouti pour signaler que nous étions mitraillé mais derrière l’Ile du Diable, nous n’avions aucun retour radio. Nous venions d’acheter un nouveau Zodiac rouge et nous étions très chargé en essence et hissé à l’arrière du catamaran. Nous avions remarqué que les tirs s’arrêtaient pendant une minute afin de mieux régler la distance de tir vers nous. Nous avons crié aux deux hommes restés à l’avant que lorsque le tir s’arrêterait, nous ouvrions les hublots avant placés sur les cabines afin qu’ils s’y jètent – ce qui fut fait. L’un atterrit plein de sang sur le lit de la cabine et je  m’inquiétais immédiatement de sa santé. Surpris, il se touchât mais ne sentit rien sauf le cou suite à la chute extravagante sur la couchette. En fait, il s’était allongé sous le poisson pêché et avait reçu le goutte-à-goutte du sang de celui-ci (ça ne pouvait pas servir, hélas !) Mon compagnon (ex-militaire Armée de l’Air) sortit du carré  en zigzaguant (c’était pas encore l’heure de l’apéro mais pour éviter les balles) un balai habillé d’un t-shirt blanc afin de montrer que nous venions en paix ! mais il se fit tirer dessus… Dix minutes passèrent encore et nous entendîmes un militaire français (légionnaire d’Arta plage) – dont la barque rapide Yamaha était ancrée non loin de nous – nous crier  » partez, partez « , et je lui répondis que nous ne pouvions pas car nous avions un très lourd mouillage au fond et qu’il fallait que je me rende à l’avant du bateau prendre la commande électrique commandant le guindeau. Eux-mêmes, ces légionnaires étaient en reconnaissance sur l’Ile du Diable ; ils sont descendus par le versant à pic du volcan et le légionnaire près de nous s’est échappé caché au fond de la barque et a récupéré ses hommes. Nous étions inquiets pour eux comme ils l’étaient pour nous et nous avons appris le lendemain après-midi qu’ils étaient rentrés au camp de base de la Légion à Arta plage pour lancer les secours nous concernant. Des bruits bizarres sur le bateau :  une première balle nous scia un hauban en haut du mât, puis une deuxième balle nous troua le taud de soleil tout neuf mais heureusement aucune de perça la coque, le zodiac on les passagers. Après vingt minutes de mitraillage (très gros calibre 12/7 – gros comme un doigt d’homme -) , tout s’arrêta et un grand silence se fit. Nous avons, alors, regardé avec précaution par un hublot et avons vu un camion militaire descendre la route vers la plage du Ghoubet. Enfin, un gradé s’était rendu compte ! Nous n’avons pas attendu. Le capitaine a mis les moteurs en marche et moi à plat-ventre, avec le balai et le t-shirt, me suit rendue à l’avant remonter le mouillage. Nous avons  » décollé  » et pris la mer de face, très mouvementée car c’est le Ghoubet est un entonnoir venteux et avons remonté la mer intérieure jusque près de la  » passe du Ghoubet  » que nous ne pouvions traverser que le lendemain matin vers 05.00h à cause de la marée. Nous avons passé la nuit sans lumière craignant que la guerre n’ait recommencé. Il faut rappeler que la passe est très étroite (40 m) et subit des courants tourbillonnants (plus de 10 noeuds) très puissants et qu’aucun bateau ne peut entrer ou sortir qu’avec la marée dans le bon sens. En fin de matinée, alors que les passagers étaient furieux de n’avoir eu aucun retour radio de présence et de secours et que nous longions Arta plage pour prévenir, nous avons aperçu un homme courant sur la plage, se jeter à l’eau, monter dans la barque rapide et venir à notre rencontre. Il s’agissait du légionnaire (un infirmier) qui était très inquiet à notre sujet mais qui avait lancé quatre SOS à sa hiérarchie… Cet incident est arrivé un vendredi (dimanche chez les musulmans donc pratiqué par tout étranger ainsi que l’Armée Française. Les Chefs militaires n’ont pas bougé puisque absents ou sourds ! Nous sommes rentrés à Djibouti et les trois pêcheurs à bord furieux sont descendus et ont appelé le Consule de France qui nous avons été invité à nous rendre chez lui, immédiatement, afin de rapporter les faits (caméra au poing puisque celle-ci isolée sur le pont, enregistrait les tirs et les paroles de tous). Au port, par contre, nous attendait un homme du 5e Bureau (Renseignements et Sécurité militaires) ainsi qu’un zodiac rapide de commandos nous donnant un numéro de téléphone  » afin de rendre compte « . Cet homme du, 5e Bureau nous l’avions rencontré lors d’un dîner chez des amis et nous dit à l’arrivée : «  si j’avais su, je vous aurais donné des gilets-pare-balles «  . Coco a répondu, par retour, « fermes-la où je te mets mon poing dans la figure, » L’affaire est montée chez les généraux, l’Ambassadeur de France, l’Armée djiboutienne. Ils en ont parlé dans tous les cocktails mais nous : pas une excuse pour l’absence du  » vendredi « . C’était vraiment notre week-end chance ! Ce que nous avons appris, c’est que le régime militaire djiboutien en place avait enrôlé des milliers de mercenaires de Somalie afin de combattre contre les Afars contre l’octroi de l’identité nationale djiboutienne, d’armes, peut-être d’argent et de khat  Les dirigeants les ayant placé à tous les carrefours de Djibouti (avaient omis le traité de paix) et bien sûr ils continuaient de tirer sur tout ce qui bougeait. Ils ne connaissaient pas les bateaux de tourisme (eux-mêmes venant de la savane) et un énorme poisson pendu à l’avant pouvait peut-être leur faire penser à une mitrailleuse ou autre arme. Après enquête, placés à 900 mètres sur la plage du Ghoubet, ces mercenaires tiraient sur un ennemi potentiel. Soit il s’agissait de mauvais tireurs, soit le tireur avait besoin de lunettes, soit c’était notre journée de chance. Lors du mitraillage, nous imaginions le pire : sautés avec le bateau à cause de l’essence, sautés à l’eau et mourir troués de balles mangés par les poissons d’aquarium, blessés rentrant à Djibouti avec un doigt dans le trou fait par une balle (pas de mauvaises pensées) pour arrêter l’hémorragie , etc… Par contre, nous devions repartir deux jours après en charter. Nous avons navigué, vent debout, en espérant que le mât ne bascule pas bien qu’ayant doublé le hauban blessé avec une drisse. Nous avons dû descendre le hauban scié par la balle et en faire fabriquer un par le navire-atelier de la marine française  le Jules Vernes (nous avons remercié les gars de la marine en les emmenant maintes fois en charter pêche et plongée gratuitement)  le remonter et faire rapiècer en ville le taud de soleil. Tout cela me rappelle beaucoup d’émotions, d’énergie, de discipline mais  l’aventure c’est l’aventure.

l’Ile du Diable et le catamaran Mamaco

Tafari (sur le catamaran Fou de Bassan) et Makonen (sur le catamaran Mamaco) ont été des marins Ethiopiens. Deux jeunes hommes d’une grande gentillesse, courageux, très respectueux, plein d’humour, parlant un excellent français. Pour survivre à la guerre en Ethiopie, ils étaient venu à Djibouti sans famille afin d’y trouver, en tant qu’immigrés, du travail. Les autorités de Djibouti les contrôlent beaucoup et leur font passer de très mauvais moments en prison s’ils sont pris en ville. leur faisant faire des servitudes à genoux sur des cailloux). A bord, avec nous, ils mangeaient, vivaient agréablement et étaient payés.

Tafari                                                          Makonen

Anecdote : Après la guerre civile à Djibout 1991-1994, nous avons repris les croisières vers les 7 Frères. Lors d’un départ d’Obock , très tôt le matin, avec nos plongeurs arrivés de Paris la veille au soir, Tafari et le skipper avaient mis à l’eau les lignes de pêche (moulinets 9/0 pour les gros poissons, donc très gros hameçons, bas de ligne en acier). Soudain, le skipper m’appella d’urgence car Tafari venait de remonter un énorme thazard (environ 1,50 m) ; le regard du skipper m’indiqua alors ce qui venait d’arriver. je me dirigeais vers le marin placé sur une jupe arrière du catamaran tenant d’une main la canne à pêche et de l’autre l’énorme tête du poisson. Malheureusement, un des triples hameçons avait, lui, transpercé un doigt de Tafari. Je pris, alors, un grand couteau de cuisine afin de séparer la tête du thazard de son corps plein de vie. Je coupais le bas de ligne en acier, puis aidait Tafari à remonter dans le carré arrière du bateau accompagné de la tête du thazard dans ses mains. Le catamaran lancé dans une mer formée fut ordonné de ralentir. La décision fut prise de couper l’hameçon au plus près du doigt du marin à l’aide d’une tenaille puis d’une lime. Impossible à réaliser car à chaque mouvement de vague, Tafari, devenu vert souffrait terriblement. Nous décidions, donc, de réveiller les passagers, de les avertir que nous devions revenir à Obock pour y trouver un médecin. En navigation, je préparais le petit-déjeuner des passagers. Obock où il était encore interdit de pénétrer car les hommes de la force militaire djiboutienne Issas y étaient implantés pour arrêter les Afars. Nous avons, alors, mouillé (jeté l’ancre) sur le platier d’Obock. Le zodiac, mis à l’eau, nous descendîmes le skipper, le marin et moi afin de trouver de l’aide (sans la tête du poisson mais avec le leurre Rapala entier). Dès l’arrivée sur la plage d’Obock (là vous a vécu Henry de Monfreid) des militaires en armes nous accueillirent en nous interdisant d’aller plus loin. J’expliquais la situation en montrant la main de notre marin et escortés nous nous rendîmes vers un petit bâtiment bas appelé  » clinique  » criblé de balles… Avant de pénétrer dans le bâtiment, un soldat d’une ethnie réfractaire à la vue d’un Ethiopien se permit de lui tordre la main dans tous les sens pour bien le faire souffrir et je dû m’interposer en demandant le médecin. Le médecin africain nous accueillit bien. Mais à part la table d’intervention  » nue  » les étagères l’étaient aussi. J’avais emporté avec moi, seringue, aiguilles, morphine, désinfectant et pansements,etc. mais il refusa car après examen, il nous dit que les doigts sont très inervés et qu’il fallait une bonne anesthésie et un spécialiste. Je demandais, donc, que l’on appelle un médecin de la force militaire française présente à quelques kilomètres qui vint, confirma et nous dit de retourner à Djibouti. Ce que nous fîmes en quatre heures de navigation. J’allongeais alors Tafari dans le carré intérieur au chaud avec de la glace autour de la main et les écouteurs d’un walkman sur les oreilles pour le retour. A l’arrivée, le skipper s’occupa des passagers et j’emmenais immédiatement Tafari en taxi à l’hôpital principal de Djibouti. Je peux dire qu’en France, nous avons de la chance d’avoir un service de santé sérieux. A Djibouti, les repas et l’eau ne sont pas fournis sauf par les familles. Il n’y a aucune climatisation dans les chambres avec des températures de 40° etc… Je rencontrais dans un couloir de l’hôpital un chirurgien américain qui me confirma vouloir s’occuper de Tafari. Un Djiboutien nous mis dans un bureau et fit asseoir Tafari sur une chaise, la main sur un bureau. Le chirurgien trouva enfin une cisaille, puis un bol pour y mettre un désinfectant puis anesthésia plusieurs fois le doigt de Tafari afin d’extraire l’hameçon. Le chirurgien me demanda de trouver un infirmier pour panser la plaie. Je déambulais alors dans les couloirs découvrant des chats mangeant ce qu’ils trouvaient… un autre chirurgien qui se lamentait adossé à un mur, disant qu’il ne pouvait pas finir le curetage de la femme allongée que j’apercevais sur une table d’opération car il n’avait pas ce qu’il lui fallait en pansements … ! et enfin la « pharmacie » jonchée d’ampoules de verre cassé et de saletés…  « le panseur vint faire son travail et après environ trois heures chargée de douleurs, de  chaleur et d’odeurs, j’emmenais Tafari et ses antibiotiques chez des amis français pour qu’il prenne huit jours de repos afin de ne risquer aucune infection. Son doigt fut sauvé. Je repartis le lendemain en croisière avec les plongeurs qui ont compris la situation et que je remercie.

En 1997, un autre contrat maritime m’envoyait en Martinique et le skipper et moi donnèrent de l’argent, des cadeaux à Tafari afin qu’il se rende en Ethiopie voir sa mère qu’il n’avait pas vu depuis des années. Afin qu’il obtienne un visa de retour, je dû me battre au service administratif et demander le Chef de la Police pour expliquer le cas de Tafari. Après de longs palabres, je parvins à obtenir le visa que tout le service lui refusait. Nous nous quittions tous les trois avec beaucoup de larmes dans les yeux et lui souhaitions pleins de bonnes choses dans sa vie. Il partit mais environ une semaine après il fut de retour car sa mère était morte la veille de son arrivée en Ethiopie. J’ai appris que Tafari était décédé du sida en 2004 à Djibouti car c’est un sujet que nous n’abordions pas puisqu’il ne parlait pas trop de sa vie privée… à terre. et j’en suis bien triste. Makonen, je l’espère être toujours à Djibouti. Il était aussi une belle personnne.

Leurre Rapala

Thazard

 

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Catamarans Freydis

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Découverte en bateau de l’Archipel des Sept Frères – haut lieu de plongée sous marine – sur le Territoire de Djibouti situé en Afrique de l’Est où j’ai vécu et travaillé 10 ans